Mais d'abord, laissez moi vous parler de ma grand mère maternelle, Raymonde (oui, mon 3ème prénom vient de là). Une petite dame très croyante, mais dans le bon sens. Plutôt du genre "aide ton prochain" que "non à l'ivg", vous voyez?
Ben cette petite dame, je l'apellais Mamie. J'ai 10 ans, ma Mamie, elle est trop bien, elle s'occupe de mon frère et de moi tous les mercredi. Elle habite à 20 min d'autoroute de chez nous, c'est pas très loin, ça tombe bien. Je me souviens de plein de trucs qui se sont passés chez elle et qui me rapellent mon enfance. Une guitare complètement désacordée qui trainait, le migro (supermarche du coin) ou on allait faire quelques courses, les saucisses blanches-purées, les pièces de 10 francs qu'on allait transformer en un énooorme paquet de bonbons chez l'épicier du coin, les rideaux que j'avais découpé pour faire une belle robe de mariée, le petit parc d'Hagondange avec ses balancoires super dangereuses et un truc qui s'appelait "les heures d'amitié", ou elle nous emmenait manger des gateaux, boire du jus d'orange avec toutes ses copines. C'est elle qui nous a apprit le partage, le respect. Elle s'est occupée de nous jusqu'en mars 1993. Ce mois là, c'est comme si un trou noir avait avalé une partie de moi. J'ai vite compris que je ne la reverrais pas. Elle était rentrée à l'hôpital pour une banale petite maladie, qui a été traité comme un cancer (contre lequel elle s'était déjà bien battu). Les médecins l'ont utilisé comme un cobaye, en nous présentant une solution "pas complètement sure" pour la soigner. Elle ne possedait pas de "de" dans son nom de famille, elle n'avais pas beaucoup de moyens, alors pourquoi s'en priver?

Ma mère, complètement anéantie par la nouvelle, a quand même parlé au médecin d'un éventuel procès. Réponse du monsieur "Mais vous ne croyez quand même pas gagner contre un établissement comme le notre? Et de toutes façons, on lui trouvera bien un cancer."

Bravo monsieur, vous avez tué la femme la plus gentille du monde, vous avez assasiné ma Mamie.

C'est à ce moment que, bizarrement, j'ai perdu une très grande confiance que j'avais envers la religion. Pourquoi une femme si gentille, si croyante, et qui priais des heures chaque jour pour rester en vie a-t-elle été emportée? J'ai jamais compris. Le passage à l'église, le jour de son enterrement, a vraiment été dur, je crois bien que j'ai jamais autant pleuré de ma vie. Et à chaque enterrement, je me rapelle de ce moment, de tout ce que j'ai ressenti, ca rend le tout encore plus douloureux.

Voilà une petite photo de nous qui date de 1986, mais je trouve qu'elle va bien ici.


Mai 1993 (enfin je crois), c'est le moment "tant attendu" de ma première communion. Pas de bol, je redécouvre les joies de l'hypoglycémie. Je verrais jamais la fin de la cérémonie. (le festival, toute cette pression)

Septembre 1993, c'est la rentrée en CM2, ou je rencontre Sarah, une amie avec qui je passerais 6 ans dans la même classe, autant dire qu'on était proches. Cette rentrée, c'est aussi celle de mon frère, en 6ème. Il aura un après midi de libre le lundi. Les jours ou il ne fesait pas trop moche, il venait me chercher à la sortie avec ma paire de roller et un sac, pour mettre mes chaussures. Je crois bien que c'est vraiment le seul truc qui m'a rendu heureuse l'année là.

Supplément sport : hé oui, encore une place de gagnée au cross!