Hier, on m'a dit que j'avais sauvé des vies.
"Sauver des vies" : le seul qui fait ça normalement, c'est superman, et lui, pour rester discret, il est obligé de mettre son slip au dessus de son legging pantalon. Moi, mettre mon slip au dessus de mon pantalon, ça ne me motive pas des masses. Je veux dire, c'est pas trop trop pratique, c'est un peu voyant et surtout, c'est SO 90's. Alors du coup, je suis allée sauver des vies autrement. Je suis montée dans un camion du don du sang.

Les aiguilles et moi (comme 80% des gens je pense) c'est pas vraiment une histoire d'amour. Je me souviens de ma dernière prise de sang : je suis tombée dans les pommes en donnant ma carte vitale (ouais hein, ça c'est la classe). Mais hier, je sais pas trop comment ni pourquoi c'est arrivé, mais je me suis dit que c'était LE jour ou j'allais donner mon sang pour la toutoute première fois. J'avoue que le fait d'être accompagnée de ma Môman, véritable donneuse invétérée, m'a bien aidé. Si elle pouvait donner toute les semaines, elle le ferait. Alors hop, je suis montée dans le camion.

À l'intérieur, c'était sympa, tout le monde est souriant, agréable, et on me demande de remplir un petit questionnaire pour savoir si je n'ai pas mangé de burger en Angleterre dans les années 80, et tout un tas d'autres trucs.
Ensuite, vient l'entretien avec un médecin qui doit être diplômé en manipulation de gens stressés. Il a quand même réussi a me faire croire que les aiguilles sont aussi fines que celles des prises de sang, que ça allait être super rapide et qu'on allait me piquer le bras gauche. Et le pire, c'est que je l'ai cru. Après il a essayé de changer de sujet et de me parler d'informatique et de cartes perforées. Je crois que j'ai une tête de geek.

Vient ensuite le moment où l'infirmière, toute sympa, fait le test d'hémoglobine. Genre elle pique le doigt pour récupérer une goutte de sang et vérifier que l'on a assez de globules rouges pour donner. En dessous de 12, on a pas le droit de donner. Le destin s'acharne contre moi et je n'ai aucune excuse pour faire demi-tour: j'étais à 12,5.

C'est à ce moment que j'ai réalisé qu'ils allaient me piquer le bras droit. Et qu'en plus ça allait durer jusqu'à 15 minutes. [ Note pour plus tard: la notion de "super rapide" selon ma mère et les médecins à l'air légèrement biaisée. ]

Ma technique à moi, c'est de ne pas regarder l'aiguille AVANT qu'on me pique. Évidemment, on la sens rentrer, mais franchement ça va. Par contre, une fois que c'est dedans et qu'on se rend compte que l'aiguille est, sans déconner, au moins 4 fois plus grosse, ben en fait on ose plus bouger, de peur que ça ne fasse mal. J'étais persuadée que j'allais faire un malaise, mais comme l'infirmière m'a gavé de jus de pomme et de raisin avant et pendant le don, tout s'est bien passé. Mais vraiment, super bien. Je pensais que ça serait horrible, douloureux et stressant, alors qu'au final j'ai juste eu un peu mal au bras pendant les 4 heures qui ont suivi et ils m'ont donné un sandwich au poulet. En plus ça n'a duré que 7 minutes, il parait que j'ai du haut débit :)

D'ici quelques mois, j'y retournerai, je sais bien que je ne ferai pas la fière avant de rentrer dans le camion, mais je sais que c'est important, et que si certains ne peuvent pas donner (et pourtant ils voudraient bien), je peux. Je n'ai plus d'excuses pour ne pas y retourner, parce qu'au fond, ça ne fait pas vraiment trop mal.

Vous avez vu, c'est facile de sauver des vies, et on a même pas besoin de sortir avec son slip au dessus de son pantalon.